Ce projet participe de l’opération de renouvellement urbain du quartier du Chêne des Anglais, au Nord de Nantes. Adossé à une rue créée dans le cadre du projet urbain, notre projet reconstitue un îlot perméable aux regards, afin de valoriser notamment le patrimoine arboré existant.
Le gabarit des différents bâtiments s’organise selon un principe dégressif, adapté à l’hétérogénéité du contexte urbain. Les deux plots en R+5, implantés au-dessus de la Maison de santé, créent un front urbain discontinu dont la morphologie s’adapte à la géométrie de la parcelle, les décalages ainsi créés multipliant les transparences entre rues et coeur d’îlot. Le long de la rue créée au Nord-Ouest, un bâtiment linéaire en R+2 est organisé autour de trois cages d’escalier qui distribuent des logements tous traversants, y compris au rez-de-chaussée entre rue et jardin. Son gabarit fait le lien avec les maisons à patios, implantées en limite parcellaire, et adossées aux maisons individuelles qui constituent le tissu urbain au Sud de notre emprise. Les porosités sont ainsi de deux ordres ; des failles entre bâtiments conçues comme les pièces d’un puzzle disloqué, et des porches au niveau du rez-de-chaussée.
L’organisation des logements tire parti de ces principes en systématisant les multi-orientations. Tous les logements sont ainsi bi-orientés ou traversants. Ils bénéficient également d’un généreux vestibule d’entrée dont la position permet un contact visuel avec l’extérieur, et qui crée un espace de seuil entre les circulations collectives et les espaces plus intimes du logement. Les espaces de vie principaux sont organisés de manière à articuler salle à manger, séjour, cuisine et loggia comme 4 pièces distinctes interconnectées, afin de permettre des usages divers et simultanés. Tous les logements bénéficient d’espaces extérieurs privatifs d’une surface qui varient de 6 à 14m², implantés dans le volume bâti ou en balcons sur le coeur d’îlot.
L’architecture du projet cherche à constituer un ensemble unitaire tout en s’adaptant aux différents types d’espaces publics qui bordent l’îlot. Les trois bâtiments principaux sont ainsi traités selon un principe similaire ; des bandeaux en béton brut marquent les étages entre lesquels alternent des menuiseries toute hauteur et des panneaux d’enduit. Le long de la rue des Renards, tous les bandeaux d’étage sont complétés d’une corniche en béton, dispositif qui confère à cette façade une profondeur plus urbaine. Le niveau du rez-de-chaussée est constitué de larges piles en béton teinté dans la masse, entre lesquelles alternent des ensembles menuisés, des clôtures, ou des porches. Les coloris choisis (enduit rose, menuiseries et serrurerie laquées gris-vert, stores brun et béton brut lisse ou sablé, toitures zinc), et le soin apporté à chaque détail, rappellent l’élégance de certains quartiers milanais d’après-guerre.